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  • Humain Neutre
    Allyson Miller
    Allyson Miller
    Messages : 6
    Dollars : 2190
    Date d'inscription : 21/05/2021
    Humain Neutre
    "It's a poor sort of memory that only works backwards."
    Allyson Miller

    mon physique
    En résumé:

    Parlons peu, parlons bien, parlons physique. J’ai pas franchement à me plaindre. J’dirais que je suis dans les normes, à vrai dire j’me demande pas tous les jours comment j’suis par rapport aux autres. Puis j’ai toujours eu tendance à pas me baser sur ce que je pouvais entendre dans la rue, parce que bon, on serait carrément en droit d’remettre en doute l’objectivité des mec qui ont pas trempé l’biscuit depuis des années à cause de leur handicap majeur : la lourdeur. Alors j’ai pas vraiment d’avis à partir duquel me fier. Mon ancien copain me trouvais jolie mais est-ce qu’au fond, c’est objectif ça ? Non parce que la beauté intérieure tout ça, c’est censé être le plus important, mais chacun d’entre nous est conscient que c’est une sacré connerie. L’attirance physique compte pas mal pour la plupart des gens. Pour certains même, c’est autour de ça que tourne l’entièreté d’une relation. Tout ça pour dire que j’ai aucune foutre idée de si, sur une échelle de beauté extérieure, je serais plutôt vers 2 ou alors vers 8.

    Mais j’peux tout de même faire l’effort de donner mon avis point par point. Commençons par mes veuchs. J’ai arrêté d’aller chez le coiffeur très tôt, faut dire que les bleus qui remontaient dans mon cou étaient plus ou moins suspect lorsque j’étais gamine, alors ma mère préférait me les couper elle même. Au début, je demandais toujours à les laisser pousser, je tenais à les avoir le plus long possible, comme toutes les p’tites filles sans doute. En réalité, on imagine pas la merde que c’est que d’avoir de longs cheveux. Les laisser lâchés une journée c’est la galère, sauf si on a un fétiche pour la douleur provoqué par les nœuds lorsqu’on les brosse. En grandissant je les ai eu jusqu’aux épaules, puis quand je suis partie de chez moi, j’ai décidé que le carré légèrement plongeant me convenait mieux. Et j’pensais l'avoir définitivement adopté, c’carré mais finalement, la longueur me manque un peu, parfois.

    Que dire de ma peau ? Elle est plutôt claire, un peu rose selon les dires de ma grand-mère, du moins ça remonte à mon enfance, lorsqu’elle pinçait mes joues entre ses doigts en me félicitant d’être aussi jolie. Comme si cela avait avoir directement avec mon bon vouloir. Enfin, je suppose qu’elle est restée plus ou moins identique depuis c’temps là, j’ai été épargné par l’acné et elle demeure lisse et plutôt douce. En revanche mon dos a été dédicacé par quelques cicatrices, j’en ai recouvert une avec mon tatouage, un beau dragon partant du bas de ma nuque, s’étalant sur mon épaule droite et descendant jusqu’au creux de mes reins, toujours de ce même côté.

    Passons à mes yeux. Ils sont verts, d’un vert feuille un peu plus foncé autour et largement plus clair au centre. J’aurais bien fait la comparaison avec des émeraudes ou du jade, mais j’trouve ça sacrément narcissique de comparer ses iris avec des pierres précieuses, pas vous ? Mes cils et mes sourcils sont comme mes cheveux, ils sont noirs et assez fins. Quoi que mes cils sont assez longs.
    J’ai deux-trois tâches de rousseurs sur les pommettes, qui semblent escorter mon nez, légèrement en trompette. Je crois bien que j’aime bien le bout de mon nez, retroussé comme ça, ça pourrait presque me donner un air d’enfant innocent, alors qu’il n’en ai rien. N’vous fiez pas à la forme du bout du nez de quelqu’un, c’est sacrément trompeur.
    Côté lèvres, j’dirais qu’elles aussi sont dans les normes, quoiqu’assez pulpeuses, elles oscillent entre le rose et le rouge et elles sont agréables à toucher, j’ai essayé !

    On arrive à la partie la plus difficile. Celle de ma silhouette. J’ai pas réellement de problème avec mon corps, d’ailleurs je suis sure qu’une partie de la gente féminine me déteste pour la simple est bonne raison que je peux engloutir autant de nourriture que je le veux sans prendre un gramme. Après.. disons que je suis un poids plume, j’dois pas peser plus de 45 kilos, mes côtes sont un peu apparentes, tout comme ma colonne vertébrale et j’avoisine le mètre 70. Pour le poids, disons que je ne me nourris pas toujours régulièrement, il peut se passer plusieurs jours durant lesquels mon seul repas sera constitué d’une pomme. Verte, la pomme. La meilleure, évidemment.
    J’ai un corps plutôt athlétique, j’ai de bons abdominaux, des jambes solides, assez longues, assez fines, j’en suis assez fière, surtout lorsque je détale en vitesse d’un endroit où je ne devrais pas ou plus me trouver ou que je décide qu’il est temps pour moi de m’éclipser de chez un amant trop gentil pour s’apercevoir que je pique de la conso’ en partant.

    Vestimentairement parlant, j’traîne la majeure partie de mon temps dans des fringues trop larges, hormis mes pantalons, jeans et autres shorts qui eux, sont toujours bien à ma taille. J’adore être à l’aise dans des sweats trois fois trop grand, dans des pulls presque vintage qui doivent refléter mon désir de vouloir appartenir au siècle dernier. Je peux passer d’un style très coloré, à quelque chose de beaucoup plus sobre, je peux être féminine ou pas du tout, j’peux faire attention à la manière dont je sors comme saisir tout ce qui me tombe sous la main sans y faire gaffe. Disons que. Peu importe. La seule chose dont je suis sure c’est que j’arrive toujours à m’en sortir à ce niveau là, j’allie les fringues les un avec les autres et ça fini par s’coordonner et rendre plutôt bien. Y’a pas grand-chose qui ne me va pas du tout, ou alors j’suis pas encore au courant et je fais partie de ces gens qui pensent que quelque chose leur va bien alors qu’il en est tout autre chose. J’vais me contenter d’espérer que non, du coup. Le maquillage c’est pareil, un jour sans, un jour avec, un jour juste un trait de mascara, le lendemain un truc plus sombre et plus chargé. Tout dépend de mon humeur, j’crois que ça tourne autour de ça, en réalité.
    mon caractère
    En résumé:

    Tout d’abord je suis la seule responsable de ce que je suis devenue aujourd’hui, bien que j’ai conservé des manies et des habitudes prises au cours de mon passé, celle que je suis à l’heure actuelle est celle qu’il me plaît d’être au quotidien. Révélation ou non, comme tout être humain je possède un cerveau et devinez quoi, il fonctionne plutôt pas mal ! J’ai mis du temps à trouver dans quelle voie je souhaitais m’engager mais j’ai finalement opté pour la psychologie et je m’épanouis à découvrir comment fonctionne la matière grise. Au cours de mes 3 ans de recherche concernant mon choix d’étude supérieure, j’ai parfois vécue à la rue ou dans des logements insalubres qui ne coûtaient pas grand-chose et je dois bien avouer que cette manière de vivre m’a endurci. J’ai pu enfin respirer et m’affirmer, j’ai pu acquérir une certaine répartie qui a d’ailleurs tendance à en agacer plus d’un et j’ai appris à être des plus futées. Il le faut, lorsque l’on désire se faire suffisamment discrète pour piquer à manger ici et là, chopper un portefeuille dans une poche arrière ou même un paquet de clope dans le blouson d’un gars suffisamment dénué de conscience pour ne pas se rendre compte à quel point il se fait pigeonner lourdement.

    J’suis du genre débrouillarde et indépendante, je déteste qu’on me vienne en aide et j’aime être autonome. Dès l’enfance je devais apprendre à me gérer toute seule, tenue loin de l’affection et de l’amour dont on peut s’attendre à disposer. La bienveillance, la générosité, la douceur, ce sont des choses sur lesquelles on ne peut pas compter, ne rien attendre des autres est primordial. C’est de cette manière que je conçois les choses, en tous cas.

    On pourrait s’méprendre à ce sujet mais je suis plutôt pas mal cultivée, faut dire que je me perd relativement souvent sur google à faire des recherches les plus loufoques, particulièrement lorsque je suis bourrée ou que les joints me cognent sévèrement l’front. J’appelle ça de la culture moi, personnellement, savoir que « giraffa camelopardalis » signifie girafe en latin m’semble carrément indispensable dans la vie de tous les jours. Nan en vrai, je m’en tiens pas qu’aux recherches sur le net, je lis beaucoup et un peu de tout -d’ailleurs, à bas les kindle, vive le papier et l’odeur de bouquin, neuf ou ancien-, et j’écoute énormément de musique, d’ailleurs mes voisins peuvent en attester vu qu’ils passent à peu près tous les week-end à gueuler après Green Day qui résonne dans mon salon. En parlant de musique je fais de la guitare puis je chante aussi pas mal, mais uniquement quand je suis seule, parce que je trouve que la musique permet de se mettre véritablement à nu et chanter face à quelqu’un est comme faire un discours à poil en plein milieu de Manhattan.

    En fait j’suis un électron libre, sacrément libre d’ailleurs. J’adore disparaître du jour au lendemain, ne pas donner de nouvelles, simplement vagabonder où bon me semble durant un temps avant de repointer le bout de mon nez, tout aussi soudainement. J’aime l’idée que je n’appartiens à personne, pas même à la vie, à qui je ne laisserais rien. Je ne veux pas laisser de trace, ni se de souvenir à qui que ce soit. Je veux avoir vécu et disparaître juste comme ça, sans rien de plus. La majorité des gens trouvent ça injuste envers les personnes qui pourraient éventuellement tenir à moi, moi j’me contente d’hausser les épaules en disant que c’est pas mon problème. Parce que ça l’est pas.

    J’suis un peu j’m’enfoutiste. Les choses prennent pas d’importance sans qu’on leur en donne et si je décide que les choses ne doivent pas m’atteindre alors il en va ainsi. Je me simplifie sacrément la vie, j’trouve.
    J’adore jouer. J’adore les défis et encore plus repousser les limites, que ce soit les miennes où celles imposées par notre société. Jouer avec le feu, j’trouve ça grisant. C’est sans doute pour ça qu’il m’est arrivé de vendre de la consommation, directement chez moi, les gens venaient sonner et je sautillais presque jusqu’à la porte en songeant que j’allais pouvoir manger le soir même. Ca puis les courses de moto, vous savez, celles où vous conduisez sans casque, avec parfois un ou une partenaire attaché(e) à vous par un simple foulard. Ouais ces courses illégales et parfaitement dangereuses. Je fais ça de temps en temps, histoire de rafler les mises et de me faire un peu de thune. Je n’ai encore jamais eu de réel accident et ma moto se porte comme un charme, dieu merci.

    En parlant d’l’amour que je porte à ma bécane, parlons d’amour tout court. Sujet tout mielleux, tout niais, mais j’suis plutôt compliquée à ce niveau là. J’ai clairement un sacré blocage avec l’engagement. Je n’aime pas lorsque les choses deviennent trop sérieuses à mon goût et j’ai tout de suite le besoin de prendre l’air et d’imposer de la distance. Lorsque je me sens mal à l’aise dans une relation, je ne m’investis pas et en règle générale, de toutes façons je ne cherche pas à m’investir. Je préfère les relations sans lendemain, plus basiquement les coups d’un soir. Cela ne m’apporte pas grand-chose hormis un peu de chaleur humaine et un lit un peu moins vide. J’ai eu quelques copains mais je me suis vite rendue compte que les relations et moi c’était peine perdue. Alors j’ai décidé qu’être seule me convenait très bien, cela ne m’empêche ni de vivre, ni de m’amuser.

    Selon les hommes que j’ai pu fréquenter, je donne la constante sensation de ne pas aimer, de faire semblant d’être bien à leur côté et de ne jamais rien ressentir. Pourtant je me sais jalouse et un peu possessive lorsque je suis attachée, mais pour cela.. il faut déjà que je tienne suffisamment à la personne pour lui laisser un petit peu de place dans ma vie, sans risquer de tout faire foirer avec mes remises en question et mes doutes. Disons que je m’interroge souvent à propos des relations que je peux entretenir et calcule à quel moment ou dans quelles circonstances je suis censée couper les ponts pour m’éviter toute souffrance inutile.

    Et puis j’ai pas vraiment de conseiller en relation sous la main, je ne traîne pas avec d’autres nanas car ça a vite fait de me gonfler. Je déteste le comportement féminin, alors j’ai tendance à traîner avec des mes qui ne se prennent pas la tête et avec qui passer une après midi est un réel plaisir. D’autant qu’on est tous dans le même esprit, un peu provocateurs, chacun se lance des piques, titille les nerfs des uns et des autres. J’avoue que je m’énerve rarement, sauf si l’on me pousse à bout et dans ces cas là, il ne vaut mieux pas être là lorsque je déverserais toute ma haine. Mais de manière générale, je me moque de tout et de tout le monde, je passe ma vie à ne rien prendre au sérieux et c’peut être là l’un de mes défauts majeurs. Je suis parfois mature, parfois immature, j’dirais que cela peut varier selon mon humeur du moment. Je conçois que je puisse être difficile à suivre, en soit je suis une véritable emmerdeuse. Mais je suis lucide. Une emmerdeuse lucide, eh oui.


    x Dîtes nous en plus sur ses compétences personnelles : Je me suis mis assez tôt à la musique, plus précisément la gratte. J'accompagnais mes frottements de cordes avec ma voix et je m'en sors plutôt bien. Ca me faisait gagner des thunes quand je créchais dehors et désormais, je fais des concerts de temps à autre.
    Puisque je taf comme danseuse dans un club, il serait assez étonnant que je ne sache pas bouger mon corps. J'ai eu l'occasion d'apprendre plusieurs styles de danse, et j'ai rapidement appris à jouer autour des barre de pole.

    Je suis pas franchement douée en cuisine, je sais faire des pancakes pas trop dégueux, c'est l'essentiel. Je suis pas foutue de me battre correctement mais je sais placer quelques coups de pied dans les burnes des hommes insistants.

    Oh je suis douée pour piquer des trucs, que ce soit dans les poches ou dans les baraques, je peux être une vraie klepto'. Et j'ai un certain talent pour la comédie. Disons que je peux facilement mentir si j'en ai envie et je pourrais p'tet prétendre à un oscar, qui sait?

    Je fais psycho, donc j'ai une forte tendance à analyser les gens et je les cerne plutôt bien. Ca aide à éviter de se faire entuber.


    x Exprimez nous son point de vue concernant la dernière guerre : J'en ai rien à péter, qu'on se le dise. De toutes façons, il me reste pas bien longtemps à vivre si j'en crois les médecins, alors quoi qu'il advienne je serais probablement plus là pour le voir.
    mon histoire
    C’est fou ce qu’on peut apprendre sur les gens à travers leur histoire. C’est d’ailleurs grâce à celle-ci qu’on devine parfois qui ils étaient. Mettre en relation des évènements de la vie d’un individu avec la manière dont il se comporte, observer les résultats des différentes épreuves qu’il a traversé et qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. J’ai toujours trouvé ça fascinant qu’on puisse ainsi relier les choses entre elles. C’toujours comme ça dans les films, les plus gros connards étaient en fait de pauvres enfants malheureux dans leur enfance, avec un père alcoolique et violent qui finissait par tuer la mère « accidentellement ». J’me demande si ces fictions savent à quel point c’est cliché, maintenant.
    Enfin, ceci était une tentative de diversion pour tenter de me défiler. J’aime pas tellement aborder le passé. Après tout on ne peut pas le modifier, il est ce qu’il est et le sera toujours. Puis j’vois pas ce que ça peut apporter à qui que ce soit de savoir à quel point mon enfance a pu être géniale. Si vous cherchez à m’analyser, repartez d’où vous venez, j’aime pas qu’on cherche à me percer à jour.

    Newcastle, 300 000 habitants, c’est là que j’ai grandi. J’pourrais vous parler du métro Tyne & Wear du Town Moor ou encore d’autres lieux que je fréquentais mais je dois dire que j’ai surtout passé pas mal de temps à l’hôpital. Pourquoi est-ce que j’y passais autant de temps, hein ? J’vais y venir bande de curieux. Mais d’abord il vous faut savoir une toute petite chose. Mon père me détestait et me déteste encore aujourd’hui sans aucun doute. J’dis pas ça en tant que gamine pourrie gâtée qui pense manquer d’amour et ne pas être appréciée à sa juste valeur, nan, nan. J’savais que j’étais pas prévue, comme une erreur dans le programme, je m’en suis jamais vraiment préoccupée parce qu’il m’était impossible de revenir de là où je provenais.. scientifiquement parlant.. puis avouons que rien que l’idée est passablement dégueulasse. Mais mon père, lui, il y pensait constamment. Comment je le sais ? Il suffisait de le regarder droit dans les yeux, lorsqu’il posait son regard fou sur moi. Il m’en voulait d’avoir tout foutu en l’air, lui et ma mère avait une petite vie pourtant tranquille avant que je n’arrive sans prévenir. Et puis à cause de moi, quelque chose s’était brisé entre eux. Ma mère n’avait pas voulu interrompre la grossesse, peut être qu’au fond, elle voulait tout de même un peu de moi.

    Au début, mon paternel n’était pas trop dur envers moi, j’suppose que le fait d’être une enfant en bas âge jouait un peu. Cependant il aimait bien me torturer psychologiquement. Il m’enfermait parfois des heures durant dans un placard, me défendant de crier ou même de pleurer si je désirais sortir. J’étais déjà sans doute un peu marteau sur les bords mais finalement, être enfermée seule, en silence et dans le noir m’apaisait. J’avais l’impression que le temps se suspendait et que peut être, lorsque je sortirais et verrais de nouveau la lumière, les choses auraient changé. Aaah. La naïveté d’un enfant est telle qu’il lui est impossible de réaliser à quel point une situation peut être dénuée de normalité. Être enfermée ne me fait ni chaud ni froid à l’ordre d’aujourd’hui, je dirais même que cela m’apaise et me permet de réfléchir longuement lorsque je me sens perdue.

    Je me rappelle aussi que tout, absolument tout, devait être nickel à la maison. Je m’occupais de ranger, nettoyer, ordonner, aligner, réajuster chaque petit détail qui brisait l’image parfaite de cette famille parfaite dans cette maison parfaite. Répéter ces mêmes actions, chaque jour, m’a comme qui dirait donné certaines habitudes, je suis très perfectionniste, très pointilleuse et dieu le sait, je suis sacrément maniaque.
    Je grandissais lentement et c’est là que les choses ont évolué. Et par pour le mieux. La première fois qu’il leva sévèrement la main sur moi, je devais avoir peut être.. 7 ou 8 ans. Je suis encore étonnée qu’il est attendu si longtemps, à vrai dire. Ce n’était pas le genre d’homme à prendre sur lui, pourtant. Je m’étais alors demandé ce jour là, quel livre je n’avais pas remis à sa place, quel objet avais-je bien pu laisser traîner qui me coûtait alors autant ? Puis cela devenu une nouvelle habitude. Ne pas crier, ne pas pleurer, ne pas protester et surtout ne pas en parler, à qui que ce soit. J’ai échappé aux affreux cols roulés constants qui sonnent comme une pancarte lumineuse au dessus de la tête des enfants qui subissent les sévices de leur parent. Mon père a eu l’intelligence de frapper là où les bleus, les contusions restaient invisibles à la vue des gens. Pas si stupide et impulsif que ça, finalement.

    Alors les allers retours à l’hôpital, pour des poignets cassés, des entorses aux chevilles, des torticolis, j’en ai fais des tas. J’avais 12 ans lorsque je m’y suis rendue pour la dernière fois. Je commençais à perdre patience, à montrer quelques signes de rébellion, j’avais de plus en plus de mal à accepter sans chercher à comprendre. Comprendre pour quelles raisons les choses sont comme elles sont. Ce soir là j’étais rentrée beaucoup plus tard que d’ordinaire, je commençais à comprendre qu’il était plus facile de fuir la demeurer familiale que d’affronter ce qu’elle y renfermait. Je ne faisais que repousser les choses, les retarder et tôt ou tard je savais que j’allais en subir les conséquences mais au moins je respirais, du temps où je m’éclipsais, hors de chez moi. Il devait être aux alentours de 19h30, en soit, ce n’était pas si déraisonnable que cela. Mon père m’avait presque bondit dessus alors que j’avais à peine passé le pas de la porte et avait tant crier que les voisins avaient passé la tête dehors. Il m’avait alors serré contre lui et clamé ô combien il était inquiet avant de refermer la porte derrière nous. J’ai bêtement cru qu’il disait vrai et j’ai levé des yeux pleins d’espoir vers lui en me disant que peut être, il avait réellement eu peur qu’il puisse m’arriver quelque chose dehors. Mais en croisant son regard j’avais su qu’en plus d’être un bon menteur, il allait me faire passer un sale quart d’heure. Et ça ne rata pas. Il m’attrapa par les cheveux et me poussa violemment en arrière, ma tête avait même heurté le radiateur et ma mère avait aussitôt accouru, pour mieux détaler lorsque d’un geste, il lui avait ordonné de partir. J’avais fini par ramper par terre, minablement en cherchant à m’éloigner pour ne pas subir sa fureur à nouveau. C’est le tisonnier posé sur le rebord de la cheminée qui s’enfonça dans ma chair, plus précisément dans mon dos, avant que l’on ne me conduise à l’hôpital, une fois de plus. On prétexta bien évidemment une mauvaise chute. Et je commençais à croire que le personnel soignant devait me prendre pour une sacrée gourde, incapable de faire un pas devant l’autre sans trébucher dans les escaliers, glisser sur le trottoir.. ou tout un tas d’autres excuses à la con.
    Après ça, je n’ai plus foutu les pieds là bas et j’ai appris à me débrouiller comme une grande en me servant uniquement de ce que nous avions dans la salle de bain. Heureusement, l’épisode du tisonnier n’eut pas de suite, il resta le seul et l’unique et je n’en fus pas mécontente, au vu de la cicatrice qu’il m’a laissé. Pour autant, je dois avouer qu’il ne m’a pas servi de leçon. Parce qu’à partir de ce jour là, je rentrais à l’heure qui me plaisait, même si les coups de ceinture ou le placard m’attendaient.

    Au cours des 3 ans qui suivirent, je grandis un peu plus, je m’affirmais et je m’entourais d’une petite bande de pote bien sympathique, amateurs de cannabis m’voyez ? Odeur de nicotine, yeux rouges, lenteur apparente, je rentrais chez moi à la nuit tombée, complètement défoncée et j’m’en prenais plein la gueule. Mais je dois avouer que les joints aidaient à supporter, tant la douleur physique que la douleur plus profonde et plus vive, la douleur psychologique. Un soir, je rentrais encore plus tard que d’habitude et je fus surprise de ne trouver que ma mère, dans la cuisine, pas de trace de mon père. Je ne demandais rien, je me contentais d’un signe de tête presque imperceptible à l’attention de ma génitrice et fonçais me réfugier dans ma chambre. Elle était totalement impersonnelle, pas de décoration aux murs, pas de décoration tout court d’ailleurs.. juste une odeur entêtante de tabac froid, accroché à la literie. Je me glissais sous mes draps après avoir balancé fringues et chaussures et fermais les yeux. Je me fis tirer de mon sommeil par une main fermement posé sur ma bouche. Et je pourrais sans doute me souvenir éternellement de l’odeur de vieux rhum qui émanait d’entre les lèvres de mon père, ainsi que ses yeux injectés de sang qui trahissaient la folie pure. Interdiction de protester, de crier, de pleurer, mais j’avais l’habitude. Et pourtant il n’avait encore jamais posé la main sur moi de cette manière. Il était ferme et violent, comme à l’ordinaire mais il semblait également empressé et fougueux, d’autant plus lorsqu’il laissa ses doigts s’infiltrer sous mon t-shirt puis qu’il arracha mes vêtements plutôt que de me les enlever alors que je me débattais vivement sous son poids écrasant. Vous devinez aisément la suite.

    Il m’avait laissé seule dans mon lit trempé de sueur aux alentours de 3 heures du matin. A 4 heures, j’avais quitté la maison, mon sac contenant mes affaires, sous le bras. Et j’avais rejoins la seule personne qui pourrait m’accueillir à une heure pareille. Mon p’tit ami de l’époque qui fut d’ailleurs mon premier amour. C’est avec lui que j’ai vécu pendant un an. J’allais toujours au même lycée et dieu merci mon père n’avait pas eu raison de mon cerveau qui fonctionnait étonnamment bien. Si bien d’ailleurs que je sautais la classe de première et que j’obtins mon bac à l’âge de 16 ans, soit un an après mon départ. Changer de nom n’avait même pas été nécessaire, aucun de mes deux parents ne me cherchaient. Après tout ma mère avait toujours été docile et obéissante et ne m’avait jamais apporté son aide durant mon calvaire. Sans doute étaient-ils heureux à présent. Quoi qu’il en soit, je dû de nouveau partir. Mon premier amour aussi beau soit-il, fut une véritable catastrophe. On pourrait se dire que sortir avec un garçon plus âgé nous laisse espérer qu’il en soit plus mature, mais la réalité était bien différente de cela. A vrai dire, il était sans doute plus amoureux de ses seringues que d’une gamine de mon âge. Et je le réalisais suffisamment tôt pour m’envoler vers la France. Un an d’étude de lettre et j’étais déjà de retour en Angleterre, à chercher ma voie. Mais il était hors de question que je retourne dans ma ville natale, la capitale me semblait une meilleure option pour tout recommencer. J’y avais entamé une année de commerce puis rapidement, je me suis lassée avant de finalement comprendre ce que je voulais vraiment entreprendre. Des études de psychologie. C’était passionnant et j’étais à présent certaine de ce que je voulais suivre comme cursus.
    Et au cours de ma première année de licence de psycho, c'est là que tout est parti en vrille et j'avais absolument rien planifié.

    J'étais malade. Le genre de truc dont t'espères pas vraiment te remettre, parce que si tu commences à t'accrocher à l'espoir que tu vas t'en sortir, avec une perte de cheveux et des traitements lourds qui te brisent jusqu'à la dernière cellule, tu finis en miette. Et je refusais de laisser le temps m'échapper bêtement en traînant dans les hôpitaux plus que je le voudrais. J'ai refusé de me faire soigner et j'ai simplement décidé de vivre, pour le temps qu'il restait, peu importe que je ne dispose que de quelques mois, c'était ma décision et elle m'appartenait. Et j'ai décidé de sortir autant que je pouvais, profiter autant que possible. Je continue de suivre mes cours et je travaille à côté, jonglant entre les petits concerts et mes nuits à me déhancher autour d'une barre au club. Et puis... je me défonce quotidiennement, ça aide pas mal à éviter de réfléchir en général. Une vie saine, en soit. En attendant sagement ma date d'expiration.
    qui suis-je ?
    x Pseudo : Fyfy
    x Âge : /
    x Avez vous lu le règlement : Yup yup yup !
    x Crédits avatar : Ghostblade - Aeolian by Wlop
    x Comment as-tu connu MS : Ahem.
    x Ta fréquence de connexion approximative : 7/7j
    x Petit mot pour la fin? Cette camée me manquait fort fort.


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