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  • Hunters
    Lyra Murphy
    Lyra Murphy
    Messages : 6
    Dollars : 1085
    Date d'inscription : 09/11/2022
    Hunters
    petite citation ici
    Murphy Lyra
    mon physique
    Si mon apparence à un jour compté à mes yeux, cela doit probablement remonter à l’époque du lycée. A cette période, ce qui m’importait c’était de me démarquer de Tess et mes t-shirts et mes jeans troués m’aidaient beaucoup en ce sens. C’est probablement ces derniers, à l’effigie de nombreux groupes de rock qui ont poussé Matthew à accepté de sortir avec moi. J’étais plutôt branchée Trust, Dire Straits ou AC/DC et lui portait plutôt son intérêt vers Elvis ou les Beatles. Ce n’est pas pour rien qu’on a choisi le nom de Judy, d’ailleurs.

    Je me suis fait percer le nez, l’année où l’on s’est mis ensemble, c’est lui qui m’a accompagné pour le faire et je crois qu’il l’aimait presque plus que moi. Je l’avais jamais enlevé jusqu’à il y a peu, persuadée que je me sentirais nue si je le perdais. Il ne reste donc qu’un trou dépourvu de bijou sur ma narine droite, à peine visible. En dehors de ce manque d’ornement, il est tout à fait banal, la pointe de ce dernier est quelque peu relevée, me donnant un air parfois presque moqueur, lorsque mes lèvres s’étirent en un rare sourire. Il a tendance à rosir facilement lorsqu’il fait froid, tout comme mes joues, qui ne semblent pas supporter l’air glacial des nuits hivernales.

    Je n’ai jamais pu me résoudre à couper mes cheveux, j’en avais parfois envie mais j’avais finalement trop peur de les confronter aux ciseaux. J’ai adopté leur couleur, sur un coup de tête, en cédant à une envie soudaine au moment de faire les courses. D’abord une boîte de coloration permanente, puis finalement je m’étais rendue chez le coiffeur pour une interminable transformation. Et depuis.. je n’ai jamais désiré changer. Le rouge me correspond bien. Et il l’aimait, lui aussi.

    Mon visage et mes traits sont plutôt fins et hérités de ma mère. Tout comme ses yeux d’ailleurs, en amende, d’un vert perçant. Elle avait la capacité de nous faire instinctivement baisser la tête lorsqu’elle les utilisait pour nous foudroyer du regard. Il était rare qu’elle se mette en colère mais c’était bien là un détail dont on se souvenait. Il paraît que j’ai la même expression qu’elle lorsque je suis agacée. Un petit pincement de lèvres, un froncement de sourcils et ces yeux qui trahissent à la fois mon mécontentement et un avertissement muet qu’il vaut éviter de m’énerver davantage. L’un de mes deux yeux est traversé d’une petite cicatrice, souvenir de ma première intervention en tant que nouveau flic. L’inspecteur qui menait l’opération courait après un fugitif tandis que moi je m’occupais de son complice. J’avais un peu trop tardé à le désarmé et j’avais finalement pris un petit coup de lame, qui m’avait cependant épargné la perte de mon œil.

    S’il s’avère que j’aime exprimer le fond de ma pensée et que l’on me qualifie parfois de grande gueule, j’ai pourtant une assez petit bouche. Mes lèvres sont joliment dessinées et relativement pulpeuses. Il m’arrivait souvent de les teinter de rouge lorsque l’on se préparait à sortir en amoureux, mais je ne suis pas vraiment portée maquillage. A vrai dire, je me contente du minimum, un peu de crayon noir sous les yeux, du mascara et parfois un peu de fard sombre sur les paupières ou de l’eye liner. Je n’aime ni les paillettes ni les couleurs chaudes, je préfère laisser ça aux autres femmes.

    Enfin, en ce qui concerne mon apparence de manière globale, je n’ai probablement pas à me plaindre. Ma taille est fine et marquée, tout comme mes hanches et je possède des courbes plutôt agréables à l’œil. Disons que la nature m’a dotée d’atouts généreux. Ou bien est-ce héréditaire, après tout, les gènes y sont pour beaucoup et de souvenir, ma propre mère était une belle femme.
    J’entretiens ce corps activement, avec des séances de sport régulières et des entraînements imposés par les chasseurs ainsi que mon emploi actuel.

    Il m’arrivait de porter des robes, pour aller au restaurant, rejoindre des amis, assister aux réunions de famille ou aux spectacles d’école de Judy mais je n’en porte quasiment plus. Seulement de manière exceptionnelle, quand je sais que je ne peux pas y couper. J’ai une préférence pour les vêtements dans lesquels je suis à l’aise et qui me permettent de faire mon travail correctement, sans me soucier de savoir si ma jupe n’est pas trop courte ou ne va pas craquer durant une course poursuite. J’embarque toujours ma veste en cuir avec moi, depuis que Matthew me l’a offerte à un anniversaire après m’avoir vu bavé devant lors d’une promenade en ville. J’ai parfois l’impression qu’elle porte encore son odeur mais il n’en est rien, ce ne sont que des souvenirs olfactifs trop ancrés dans ma mémoire. En revanche, il m’arrive de porter son parfum, j’ai gardé la bouteille dans ma salle de bain et je le diffuse parfois dans mon appartement, sur mes propres vêtements ou les draps de mon lit, comme pour m’assurer qu’il est un peu avec moi, d’une certaine manière.

    Je possède mes propres chemisiers mais il n’est pas rare que je me glisse dans une de ses chemises préférées, que ce soit pour traîner seule chez moi ou pour sortir faire des courses. J’évite de porter ses vêtements lorsque je me rends au travail, incapable de prendre le risque de les abîmer en bossant.

    Je ne cherche pas vraiment à plaire aux gens, à vrai dire, je m’en moque un peu. Je n’ai pas envie d’attirer le regard des hommes, je m’en sentirais certainement coupable. Alors je ne me prends pas la tête à traîner des heures dans la salle de bain. Je fais le strict minimum, je fais en sorte d’être à l’aise et en adéquation avec moi même et cela me suffit. Je ne porte d’ailleurs que très peu de bijoux, sauf mon alliance, retenue par une chaîne autour de mon cou et toujours dissimulée sous mes vêtements. Un souvenir qui m’est particulièrement précieux et que je prends soin de ne pas perdre.
    mon caractère
    J’ai toujours pensé que seul notre entourage le plus proche était capable de définir nos traits de caractère plus ou moins justement. Bien sûr il convient à chacun de ne pas être en accord avec le portrait dressé mais j’imagine que les gens qui tiennent un tant soit peu à nous essaye de faire preuve d’un maximum d’objectivité. Et à vrai dire il est rare que je m’accorde de longues séances d’introspection. Non pas parce que songer à ma propre personne me révulse ou m’épuise mais parce j’ai un peu de mal à admettre lorsque j’ai tort. Sacré défaut que de refuser d’accorder le droit à l’autre d’avoir raison et de continuellement chercher à avoir le dernier mot mais je suis comme ça depuis aussi longtemps que je me souvienne. Bien sur il m’arrive d’être capable de faire certaines conditions et de me remettre en question mais, de manière générale, j’ai bien du mal à cheminer en ce sens. Enfin pour ce qui est de la manière dont chacun me décrirait, je tenterais de ne pas.. trop m’offusquer.

    « Lyra est une femme particulièrement bornée. Dès qu’elle a quelque chose en tête, soyez sûr qu’elle n’en démordra pas. Prouvez lui qu’elle a tort sur un point et vous êtes bons pour l’entendre presque grogner et souffler. Personnellement, son mauvais caractère m’a toujours amusé, je prend un certain plaisir à la taquiner. En dehors de son fort tempérament, qui ne nous a pas toujours mis dans de bonnes dispositions pour rester en vie, c’est une merveilleuse maman et une formidable épouse. Elle sait se montrer spontanée et attentionnée, me prenant parfois au dépourvu alors qu’elle s’avère clairement en quête d’affection. Il est rare qu’elle demande à ce qu’on lui offre un peu de tendresse mais elle sait le faire comprendre, sans utiliser les mots. Je crois qu’elle n’aime pas vraiment énoncer les faits à haute voix. Elle a d’ailleurs parfois tendance à croire que l’on peut tout deviner mais elle finit par réaliser que la communication demeure importante. Je sais que peu importe ce qu’il adviendra, elle prendra toujours soin des siens, elle veille à protéger ceux qui lui sont chers et est particulièrement loyale. C’est une femme en qui on peut avoir une confiance aveugle et qui refuse de faiblir peu importe les circonstances. Je sais qu’elle a du mal à confier ses doutes et ses peines à ceux qui l’entourent, bien qu’elle y soit toujours parvenu avec moi. J’espère qu’à l’avenir, notre famille continuera de s’agrandir, après tout je sais qu’elle désire avoir d’autres enfants et fonder un foyer heureux et rayonnant. »

    Matthew n’a jamais su que j’avais tiré les vers du nez à sa sœur lors d’un repas de famille, peu après la naissance de Judy. Il a toujours eu une bonne opinion de moi, ne s’est jamais vraiment braqué face à l’un de mes comportements de profonde entêtée un tantinet casse pied et a toujours été disposé à m’écouter. Il était patient, taquin et bienveillant, il avait le don de m’apaiser et je crois que mon mauvais caractère ne l’a jamais effrayé, c’est sans doute ce qui faisait que cela fonctionnait si bien entre nous.

    « Lorsque Lyra grandira, je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle deviendra une brillante une jeune femme. Bien qu’assez impulsive je sais qu’elle sait prendre le temps de se poser et de réfléchir sérieusement avant d’agir. C’était une enfant maline et joueuse, je sais que ces traits là grandiront avec elle. Je pense qu’il faut un peu de patience pour l’amadouer et la mettre dans sa poche, elle a tendance à affirmer qu’elle sait se débrouiller toute seule. C’est précisément les valeurs que j’ai tenté de lui transmettre, qu’elle pouvait et était capable de s’élever en comptant sur ses propres facultés. En revanche je pensais qu’elle enregistrerait davantage la partie « mais si tu ne parviens pas à réaliser quelque chose qui te tient à cœur, tu peux toujours demander de l’aide. » Il faut croire qu’elle a décidé que trop s’appuyer sur autrui n’était pas une éventualité à prendre en compte. Je n’ai cependant aucun soucis à me faire pour elle. Bien sur une mère s’inquiétera toujours pour ses enfants mais je suis persuadée qu’elle ne se fera pas broyer par le monde qui l’entoure, elle n’est pas du genre à ses laisser marcher sur les pieds, elle a toujours eu une facilité à rétorquer, à se défaire des situations qui la mettaient en difficulté ou qui la confrontaient à un environnement social nocif. »

    Je me demande souvent si ma mère serait fière de ce que je suis devenue. Après tout, j’ai achevé les études qui me plaisaient, j’ai un boulot dans lequel j’ai pu évoluer et je prends des décisions par moi même afin d’offrir une vie meilleure aux gens qui peuplent cette ville. J’avais fondé une famille pour une remplir une maison dont j’avais fait l’acquisition, tout ça avant l’âge de 30 ans. Puis les choses ont pris une autre tournure mais je conserve un job, un appartement en ma possession et j’essaye d’avancer comme je peux. Je me demande ce qu’elle dirait, aujourd’hui.

    « Lyra et moi sommes semblables sur certains points et divergeons sur beaucoup d’autres. Nous avons tendance à foncer l’une comme l’autre, faisons preuve d’assurance et d’une facilité déconcertante à se démener pour ce en quoi et ceux en qui nous croyons. En revanche elle a toujours semblé se fier à ce qui lui semblait juste et non à ce qu’il semblait convenable de faire. Le tact n’est pas sa préoccupation de même qu’elle peut parfois manquer de délicatesse, tant dans ses propos que dans ses gestes. Au premier abord, nous étions un peu comme le feu et la glace, surtout au lycée. Elle n’aimait pas être le centre de l’attention et se fichait bien d’envoyer péter la plupart de ses camarades si quelque chose ne lui plaisait pas. J’ai toujours été plus solaire, plus avenante ou d’apparence plus douce. Ça ne l’empêchait pas de se montrer altruiste, lorsqu’elle voyait quelqu’un qui semblait avoir besoin d’aide ou qui se trouvait dans une situation difficile. Si son tempérament fort à perdurer au-delà du collège, c’est une chance que son côté bagarreur n’est pas trop suivi. Elle était toujours disposée à me défendre ou à se mettre entre des camarades et de parfaits abrutis qui se montraient irrespectueux ou malveillants mais ça lui avait valu bon nombre de punition durant notre scolarité. Même si à l’époque je lui en voulais de bénéficier de ces instants de lumière où certains admiraient sa témérité, je savais pertinemment qu’elle veillait sur moi et cherchait simplement à me protéger. Quand Judy est venue au monde, je savais que ce serait une bonne mère. Son temps, son énergie, son amour, elle pouvait tout offrir pour ce qui comptait vraiment. Même si son côté maternel ne transparaît pas au premier abord. Depuis la mort de Matthew et de sa fille, je vois qu’elle lutte pour mettre un pied devant l’autre, mais j’ai l’impression qu’elle s’accroche, que sa force naturelle l’aide à surmonter ça. Elle sait que je serais toujours présente pour elle, quoi qu’il advienne. »

    Tess a toujours su quelle direction prendre pour atteindre ses objectifs et mener la vie qu’elle voulait, je l’enviais et l’admirais beaucoup quand nous étions plus jeune. Je dois avouer continuer d’envier sa situation, avec son mari, ses enfants et leur maison, tout semble presque… parfait. J’ignore si une part de moi lui en veux pour ça. Je n’aurais pas voulu que ça lui arrive plutôt qu’à moi, pour autant, je trouve ça assez injuste. J’ai un peu de mal à lui rendre visite, à elle ou sa famille. Je me contente de lui téléphoner de temps en temps, lorsque l’absence de mon précédent confident se fait trop pesante. Mais je regrette de ne pas être plus proche d’elle, comme lorsque nous étions plus petites.

    « Un excellent élément, quoi que trop téméraire, parfois imprudente et ponctuellement indisciplinée. Elle a tendance à suivre son instinct, ce qui lui vaut généralement de rétablir l’équilibre avec son caractère de chieuse. Disons que si elle pouvait apprendre à la fermer de temps en temps, ça ne lui ferait pas de mal et à nous non plus. Son côté grande gueule tend à la desservir même s’il arrive qu’elle nous fasse bien marrer. A la vieille époque, elle proposait toujours qu’on passe après le service, chez elle et son mari pour boire un coup. On a du faire un nombre incalculable de barbecue, de soirées pizza et d’apéros en tout genre. Désormais, on a surtout l’impression de se contenter de la croiser mais on peut pas tellement lui en vouloir pour ça. Elle s’est un peu calmée, sauf en intervention où elle semble vouloir courir après chaque trou duc’ qu’elle juge condamnable, pour le foutre en cellule. »

    Dwayne se montre parfois un peu limite, niveau propos misogyne mais j’ai appris à mettre ça de côté. Il n’est pas méchant et malgré ses commentaires, ça reste un quarantenaire plutôt bonne patte. Il sait reconnaître les bons flics des mauvais et ça fait un bout de temps qu’il est dans le métier. S’il ralentissait sur la bière, il serait peut être pas aussi lent à réagir lorsqu’il faut se mettre à courir mais.. en dehors de ça, c’est un bon collègue.

    « Maman c’est la meilleure ! On a fait des dessins et des cookies aujourd’hui ! »

    J’ignore si c’est très objectif de la part d’un enfant dépendant, mais j’ai toujours tenté de faire du mieux que je pouvais. J’avais pas tellement de conseils à recevoir de ma propre mère alors j’ai un peu appris sur le tas, avec un soupçon de hasard et une bonne dose d’improvisation. Je n’ai pas eu assez de temps devant moi pour appréhender l’enfance et l’adolescence avec ma fille mais.. peut être qu’un jour, je serais capable de donner à nouveau la vie et qu’on me laissera l’occasion de jouer mon rôle plus longtemps.

    x Dîtes nous en plus sur ses compétences personnelles : Le travail et mon activité de chasseuse m'ont appris à me défendre et à lutter contre les créatures ou les civils les plus incontrôlables. Je suis capable de me battre au corps à corps mais il s'avère que je suis particulièrement efficace au tir. J'ai passé bon nombre d'heures au stand de tir à me défouler sur les cibles qu'on me présentaient afin d'évacuer la colère grandissante qui me submergeait. La boxe a été un bon moyen de me canaliser, afin de ne pas exploser en plein vol. Je n'ai jamais été doué pour jouer du moindre instrument de musique, je n'avais pas la patience pour apprendre le moindre accord. J'ai quelques facilités en cuisine, après tout, je prenais plaisir à préparer à manger pour ma petite famille, lorsqu'elle était encore là. Et j'ai toujours quelques vieilles recettes de ma mère rangées dans des cartons.

    x Exprimez nous son point de vue concernant la dernière guerre : Les guerres n'apportent généralement rien de bon. Elles n'engendrent que d'avantage de haine et de souffrance à tout un peuple. Pourtant, je ne vois pas comment rendre ce monde plus sûr sans avoir à affronter et éliminer toute la menace surnaturelle représentée par l'ensemble des créatures qui vivent à nos côtés. Leur présence rend notre existence d'humain moins sereine. Elle affecte également nos rapports à autrui et génère méfiance et doute. Je crains qu'il soit impossible de cohabiter, parce que les buveurs de sang, les loups, les consommateurs de chair et les adeptes de la magie ne peuvent être raisonnés et canalisés de manière certaine pour les siècles qu'ils ont à vivre.
    mon histoire
    Je m’appelle Lyra Murphy, j’ai 28 ans et c’est ma thérapeute qui m’a demandé d’écrire ça. Soit disant que coucher mon histoire sur du papier serait peut être plus évident que d’en parler. Alors j’essaye sa méthode, même si je suis pas convaincue que tout va changer après ça.

    J’ai grandi dans la ville de New York, la « Grosse Pomme » pour les intimes, même si plus personne ne l’appelle comme ça depuis des lustres, sauf les touristes à la limite. On vivait dans un appartement sur Madison Avenue avec mes parents et ma sœur Tess. On a seulement deux ans de différence et on s’est toujours bien entendu, encore aujourd’hui on se téléphone régulièrement pour prendre des nouvelles. Notre père était avocat, notre mère psychologue. Mais cette idée, d’écrire tout ça, c’est pas elle qui en est à l’origine. Je l’aurais probablement pas fait, sinon. Pas par désir de contradiction, non, simplement elle n’est plus de ce monde. Une chute idiote dans un escalier quand j’avais 14 ans. Je dis idiote parce que, ça semble pourtant si simple à éviter. Mais elle était toujours pressée, elle était souvent en retard pour partir au travail, on la voyait traverser la maison avec sa tasse de café à la main et une gaufre à la bouche. Mon père ne s’en ait jamais vraiment remis. Ça a probablement été dur pour lui de perdre sa femme, même si de notre côté, on venait de perdre notre mère. On l’a aidé autant que possible et la vie a reprit son cours. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire à part aller de l’avant.

    La psychologie ne m’a jamais intéressé, du moins pas comme ma mère. Elle était patiente, toujours douée pour trouver les mots qu’il fallait. Elle était à l’écoute même lorsqu’elle semblait fatiguée. Moi en revanche, je ne faisais jamais preuve d’autant de patience. Mon père n’a jamais arrêté de dire que j’étais une tête de mule et que je fonçais parfois sans réfléchir. D’ailleurs c’est de cette manière que j’ai rencontré Matthew. Tess avait remarqué les coups d’œil que je lui jetais et elle avait seulement besoin de me dire que je manquais de cran et que si je voulais lui parler, il fallait que j’ai le courage de le faire, et je l’avais fait. Elle paraissait toujours si sereine, si confiante, elle manquait pas d’assurance, elle savait toujours ce qu’elle faisait et ce qu’elle voulait. Elle aussi, elle étudierait le droit, elle aussi elle deviendrait avocate. Et la meilleure qui soit. Ce qui n’était pas mon cas.

    Mais pour en revenir à Matthew, je m’étais simplement décidée à lui parler et j’étais allée lui donner mon numéro, en lui disant de m’appeler, parce que je voulais qu’il le fasse. Et il l’avait fait. Peut être pour éviter que je me sentes trop mal à l’aise, j’en savais rien au début. Mais c’est probablement la meilleure décision que j’avais pu prendre du haut de mes 17 ans. Parce qu’on s’est jamais quitté après ça. On est allés ensemble à l’école de police et on a intégré la NYPD (New York City Police Department) en même temps. Deux officiers de police ensemble, beaucoup pensaient que ça ne durerait pas. Concilier boulot et vie de couple, ça avait ses limites. Mais.. pas pour nous. On avait un appartement à Brooklyn, sur Nostrand Avenue et on était bien, tous les deux. J’avais 22 ans quand il me demanda de l’épouser. Le classique genou à terre et un écrin, tendu vers moi. Mais pas de bague à l’intérieur, un mot où il avait noté « Je te donne mon numéro de téléphone, épouse moi. Et appelle moi pour me dire que tu acceptes. »

    Et j’avais accepté. Trois mois plus tard, j’étais enceinte et on était tout juste marié. On pouvait pas dire qu’on ne faisait pas les choses dans l’ordre. On était toujours aussi heureux et on envisageait de déménager, pour partir à San Francisco. Il avait de la famille là bas qui nous aiderait pour nous installer si on en avait besoin. J’avais eu un peu de mal à l’idée de laisser mon père tout seul à New York. Tess était partie faire ses études en Virginie, dans la deuxième meilleure université en droit du pays. C’est d’ailleurs là bas qu’elle avait rencontré Steeve. Il deviendrait par la suite son mari et le père de ses 3 enfants. Alors notre paternel était seul, dans l’appartement familial qu’il n’avait jamais quitté. Mais il m’avait encouragé à partir malgré tout et on avait débarqué en Californie, avec un prêt pour une maison pleine de charme dans laquelle on allait pouvoir se faire tout un tas de souvenirs. Comme les petits déjeuner sur la terrasse, éclairée par le soleil, tasses fumantes et tartines légèrement grillées. Ou dans le salon, quand après avoir déplacé le canapé quatre ou cinq fois de suite on avait fini par se vautrer dessus et qu’on s’était endormis là jusqu’au lendemain. Le premier été, particulièrement chaud qu’on avait passé dans la maison, ou je m’essayais à faire de la citronnade maison, improvisant les dosages jusqu’au moment fatidique où j’avais perdu les eaux. Et 14 heures plus tard, j’avais donné naissance à Judy. Et trois jours après seulement, on rentrait à la maison. Et elle se chargea encore plus de souvenirs.

    Les premiers pas, le lancer de petit pot à la carotte qu’elle détestait, l’immense chagrin qu’elle éprouvait après la perte de Bounty, un lapin blanc et surtout son doudou favoris, qu’elle avait perdu lors d’une promenade au parc. Ce n’était rien de plus que de petits moments suspendus dans le temps, dont je me souvenais. Et ça constituait notre vie à tous les trois. Une vie pleine de bonheur après lequel on avait pourtant pas cherché à courir depuis toutes ces années. Mais la vie n’offre rien gratuitement. Elle prête, pour une durée indéterminée et elle reprend aussitôt ce que vous avez eu le malheur de considérer comme acquis. L’intégralité de mon quotidien me semblait acquis, immuable. Et pourtant, je me trompais lourdement.

    Judy était malade, le genre de trucs on ne guérit pas. Une leucémie que les médecins ne parvenaient pas à stopper. Je pouvais facilement me souvenir du jour où ses minuscules cheveux blonds avaient commencés à tomber alors que je la brossais devant le miroir, dans notre salle de bain. Les résultats de la chimio était visible à l’œil nu mais rien n’y faisait, elle ne guérissait pas. Et il fallait se résoudre à accepter l’idée qu’elle ne guérirait jamais. Elle avait semblé triste, du haut de ses 3 ans, alors que je tenais l’une de ses mèches entre mes doigts. Mais elle avait rapidement sourit en voyant que je semblais l’être plus encore. C’était une enfant adorable, solaire, pleine de joie, d’affection et d’énergie. C’est peut être ça qui était le plus insupportable et le plus injuste. Voir qu’elle aimait autant la vie alors que cette dernière lui volait son avenir sous nos yeux impuissants. Et quelques mois après ses quatre ans, on avait du la faire admettre à l’hôpital. Et une fois les portes du service infantile franchies, on savait ce que ça impliquait. Elle n’en sortirait probablement pas. Le plus dur était de se tenir à ses côtés, de lui sourire, de lui tenir la main, de la regarder s’affaiblir un peu plus chaque jour, jusqu’à ne faire que l’observer dormir pendant des heures. On ne quittait presque plus l’hôpital à cette période. C’était trop compliqué de rentrer à la maison, de la savoir toute seule dans son lit, branchée à ces machines. Et puis la maison ne brillait plus sans sa présence, comme si toute vie avait disparue entre ses murs.

    Et en plein milieu du mois de septembre, elle était partie. En plein après midi. Le matin même, elle nous disait encore à quel point elle avait envie de faire de la balançoire, dans le jardin, derrière la maison. Comme si elle nous incitait à nous replonger dans des souvenirs heureux. Comme si elle savait, qu’elle allait disparaître, tout à coup et qu’elle essayait de nous éviter d’être tristes. A sa manière. C’était paradoxalement le plus dur à encaisser. Mais il avait fallu rentrer à la maison, pour préparer tout ce qui suivait logiquement un décès. Prévenir la famille, organiser l’enterrement. Je m’étais perdue en chemin, incapable de gérer l’achat d’un cercueil aussi petit ou de gérer le buffet mis à disposition après la cérémonie. Manger était probablement la dernière chose à laquelle je songeais.

    Le temps passa mais la plaie restait béante dans ma poitrine, je quittais à peine mon lit et ça dura deux ou trois mois. Matt’ avait beau faire ce qu’il pouvait, rien ne soulageait l’absence de notre petite fille. Et le premier Noël sans elle fut probablement le plus dur. Après ça, j’essayais de réapprendre à faire tout ce pour quoi j’étais faite. Je repris le travail et les choses se stabilisèrent à nouveau. Mais à peine deux mois après ma reconnexion avec la réalité, Matthew eut un accident durant son service. Pas une balle perdue ni même un mauvais coup pendant une arrestation. Non, rien de ce genre. Un gars avait simplement abusé de l’alcool et lui était rentré de dedans. C’était juste pas de chance, il s’était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et l’affaire avait rapidement était classée. On avait aucune idée de qui était le conducteur et on refusait que je continue les recherches de mon côté. J’avais fini par être suspendue, lorsqu’au cours d’une arrestation pour conduite en état d’ébriété, j’avais menacé le conducteur de mon flingue en lui ordonnant de sortir de son véhicule. Je perdais soit disant le contrôle et j’avais besoin de prendre un peu de recul, c’était ce qu’on m’avait dit en me demandant de rendre ma plaque sans que je ne sache pour combien temps je serais privée de mon activité professionnelle.

    J’avais perdu celui qui avait toujours été à mes côtés et on me prenait l’unique et dernière chose qui me restait, mon travail. La chute fut douloureuse, on me conseilla de voir quelqu’un et j’avais du rencontrer plusieurs psy différents pour en trouver finalement une avec qui j’arrivais à discuter un tant soit peu. C’est à cette même période que j’avais décidé de rejoindre les chasseurs. A titre personnel, je n’avais rien contre les créatures qui peuplaient San Francisco. Je m’étais souvenue d’une affaire sur laquelle travaillait Matthew lorsque j’étais enceinte. Une femme qui avait été assassiné devant son enfant par une créature. Devant mon air inquiet, une main sur mon ventre, il avait tenté de me rassurer après m’avoir expliqué que ça n’arrivait pas forcément tous les jours et qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Mais mon instinct maternelle s’était manifesté ce jour là. J’avais fait la promesse à Judy que je ferais en sorte qu’elle puisse vivre dans un monde plus juste, plus sûr pour elle. Et je n’avais pas eu l’occasion de respecter cette promesse. Ma vocation était de faire régner l’ordre et je m’étais facilement identifier aux chasseurs qui aspiraient à la même chose. Si les créatures étaient responsables de crimes, il fallait les juger. Et s’il était nécessaire d’en éliminer pour que la sécurité des simples civils soit assurée, alors j’étais prête à le faire.

    Après de nombreuses séances auprès de ma thérapeute, elle me jugea apte à reprendre le travail. J’avais fêté mes 28 ans entre temps et j’avais également vendu la maison qu’on avait acheté Matt’ et moi. Il m’était impossible d’y vivre ou d’y dormir. Et j’avais fini par prendre un appartement dans le Union Square. Je m’y sentais seule mais je faisais aussi en sorte d’y passer le moins de temps possible. Toute l’énergie que je mettais dans mon travail, aussi bien en tant que flic qu’en tant que chasseuse, c’était dans l’idée de rendre ce monde un peu moins laid, un peu moins dangereux et un peu moins sauvage. Pour l’enfant et le mari que j’avais perdu.
    qui suis-je ?
    x Pseudo : Nox
    x Âge : /
    x Avez vous lu le règlement : Evidemment
    x Crédits avatar Katarina - League of Legends
    x Comment as-tu connu MS : /
    x Ta fréquence de connexion approximative : Autant que possible
    x Petit mot pour la fin?


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