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  • Lycan Neutre
    Masha
    Masha
    Messages : 2
    Dollars : 1756
    Date d'inscription : 21/12/2021
    Lycan Neutre
    petite citation ici
    Nom prénom du personnage
    mon physique
    Je me suis souvent demander à qui je ressemblais, à qui je devais le reflet qui me faisait face dans le miroir. Sans doute que ma mère ou mon père devait avoir des origines japonaises, pour que je sois aussi typée. En revanche, l’un d’eux devait sans doute être caucasien, car malgré mes traits fins, ma pâleur naturelle et ma taille fine, mes iris eux, sont loin d’arborer la teinte noisette, commune aux asiatiques. Mes prunelles sont plutôt grises, bleues foncées lorsqu’on y regarde de plus près et je me suis longuement interrogé sur ce mélange étrange. Il faut dire qu’entre ma carnation plutôt claire et mes longs cheveux noirs, la couleur de mes yeux à tendance à ressortir un peu. Sauf lorsque ma chevelure me tombe en plein visage, mais cela arrive rarement car j’ai pour habitude de les relever en chignon ou de les retenir à l’aide d’une pince. Je crois bien ne les avoir jamais coupé. Il y a bien une fois à l’orphelinat où un enfoiré de gamin m’avait balancé un chewing-gum dans les cheveux, j’avais dû à l’époque, couper à regret la mèche qui ne pouvait être sauvée. Résultat, elle avait mis bien plus longtemps à pousser que les autres mais finalement aujourd’hui, elle est de la même longueur que le reste de ma crinière.

    Si l’on se tient suffisamment près pour m’observer en détail, ce qui n’est pas chose aisée -car plus l’on s’approche, plus je prends soin de m’éloigner- on aperçoit sans mal mes sourcils, courts, droits et peu fournis. Ils dominent de leur hauteur, mes deux yeux en amendes, eux-même encadrés par une rangée de cils longs et d’un noir aussi intense que celui de mes cheveux. Mon nez est lui aussi assez fin et droit, assez petit, il surplombe mes lèvres roses et pulpeuses. Il est rare qu’elles se voient parées d’une couche de gloss ou de rouge, sachant que je me maquille peu.
    Quand j’étais encore au foyer, une éducatrice m’avait maquillé une fois au cours d’un atelier d’esthétique. Eh bien je n’avais pas apprécié du tout. Être peinturluré du front au menton, avec des tonnes de couleurs et de la brillance partout, il n’y a rien d’attirant là dedans. On avait beau me dire que le blush rosé mettait en valeur mes pommettes assez hautes et que le bronzer soulignait la finesse de mon visage, le résultat était loin de me convenir. Et puis je trouvais ça désagréable comme sensation, d’avoir quelque chose sur le visage. Ma peau est déjà lisse et sans imperfection, je ne voyais pas l’intérêt de l’étouffer avec tous ces produits différents.

    J’ai effectivement eu la chance de passer au travers de l’acné et de ses aléas. La puberté a pourtant pointé le bout de son nez assez tôt. Cependant, elle s’est surtout manifestée par quelques changements au niveau de ma silhouette. Mes courbes et mes formes féminines se sont bien vite dessinées, tandis que mes jambes s’allongeaient et s’affinaient. Grâce au sport, j’ai un corps assez athlétiques et musclé, pour autant ma musculature n’est pas saillante au point de se remarquer au premier coup d’œil. Disons que je ne ressemble clairement pas à un bodybuilder et tant mieux, je dois avouer que ça m’arrange. La boxe, les footings, la musculation à la prison et les arts japonais ensuite, m’ont aidé à sculpté mon enveloppe corporelle dans le temps. Plus solide, plus forte, plus endurante, celle-ci est aujourd’hui capable d’endurer les sévices que je lui inflige. Et parmi eux, en dehors du sport, il y a la présence de tatouages ornant ma peau. Couvrant mes bras, mon dos, ma nuque, le haut de ma poitrine, ou mes jambes, l’encre est partout sur mon épiderme. Il faut dire que je prend plaisir à la recouvrir ainsi de motifs qui me plaisent et que les artistes réalisent avec beaucoup de talent. Mon tout premier était une fleur de lotus, que je porte à la cheville. Je l’avais financé à partir de mon premier combat de boxe remporté. Il représentait le renouveau et ce fut assez ironique lorsque je terminais en prison. Je dirais qu’il était annonciateur d’un changement indéniable.

    En dehors de ces dessins imprimés dans ma chair, il y a également tous mes piercings. Ils sont nombreux et je les aime tous autant qu’ils sont. Depuis mes 15 ans, j’en ajoute régulièrement et aujourd’hui qu’ils sont totalement cicatrisés, je peux me permettre de les changer tous les jours si je le souhaite et d’ainsi décider lesquels porter si je ne désire pas tous les revêtir en même temps. Ce sont bien plus que des bijoux, ils font littéralement partis de moi et sans eux, j’ai la sensation d’être comme nue, au milieu d’une foule. Et puisque l’on parle de bijoux, continuant dans les parures onéreuses dont je ne dispose pas. A vrai dire, je n’ai pas d’argent à mettre là dedans et je ne saurais même pas déterminer ce qui serait susceptible de me plaire. Je ne crois pas aimer les choses scintillantes, je mise surtout sur les objets ayant une signification ou une histoire.

    Enfin, côté vestimentaire, je ne suis pas très compliquée. J’aime porter des choses amples, comme un peu plus cintrées, des vestes en jean ou des sweats à capuche, des jeans ou des pantalons plus moulants. En revanche, je ne suis pas douée pour tout ce qui tourne autour de la féminité. Je suis tout bonnement incapable de discerner ce qui est fait pour moi ou non. Je porte des robes régulièrement, mais uniquement au sein de mon job, où elles sont obligatoires. Mais les clients étant ce qu’ils sont, se montrent parfois assez irrespectueux et me collent la main aux fesses, ce qui ne m’encourage pas à me glisser dans ce genre de tenue plus souvent. Étant sportive, je ne me prends pas trop la tête avec ma dégaine, je sors du travail pour me rendre au dojo et je prends ma douche là bas avant de rentrer directement chez moi. Lorsque je ne travaille pas, je sors me promener avec Kit et je me fous un peu de ce que je porte. De toutes façons, je ne suis pas difficile à habiller, je fais partie des femmes un peu standard, je mesure presque un mètre 70 et je pèse 54 ou 55kg. Si je me pesais régulièrement autrefois pour la boxe, depuis j’ai un peu délaissé ma balance. Alors je peux m’envelopper de n’importe quoi, même si ce n’est pas mon genre de passer du temps dans des magasins pour passer 3h en cabine d’essayage.

    Mon apparence est ce qu’il y a de moins compliqué à suivre, chez moi. Pour le reste, il faut d’avantage s’accrocher.
    mon caractère
    Si je suis souvent silencieuse et dans mon coin, ce n’est pas parce que je vais mal ou que je déprime, au contraire, je dirais que c’est mon état naturel. J’aime mieux me tenir éloignée des gens, je le vis très bien et ça ne pose de problème qu’aux autres. D’ailleurs si on s’attarde un peu là dessus, je trouve que c’est gonflé de leur part d’y voir inconvénient alors que ça ne concerne que moi, mais passons. Si vous croisez mon chemin donc, évitez de m’aborder pour je ne sais quelle raison, ce sera mieux pour tout le monde. Déjà parce que je n’aime pas perdre mon temps inutilement et ensuite parce que je vois parce que je suis pas super douée en communication. Ou plutôt si, je suis douée pour envoyer les gens se faire foutre. Qu’on me demande de l’aide ou qu’on veuille m’aider, dans les deux cas, je préfère qu’on me foute la paix. Que les gens se démerdent seuls et ne viennent pas traîner dans mes pattes, c’est tout ce que je demande. La solitude a vraiment du bon et je ne sais pas qui a dit qu’il valait mieux être seul que mal accompagné mais il aurait pu terminé sa citation à « Il vaut mieux être seul » point barre.

    J’ai un assez gros caractère, que beaucoup qualifierait littéralement de « merde » et ils n’auraient pas tort. Je suis assez directe et souvent je manque pas mal de tact, disons que je dis les choses comme elles viennent. Déjà que je prends pas souvent la peine d’adresser la parole aux autres, si en plus il faut réfléchir à tout ce qu’on dit, ça devient encore plus contraignant de l’ouvrir. Je dirais donc que mes phrases préférées sont « Dégage », « Ferme là » et probablement « va te faire foutre ». Je suis facilement irritée et encore plus aisément furieuse. Mieux vaut pas me taper sur le système trop longtemps ou me pousser à bout parce que je ne suis que peu patiente et je n’aime pas vraiment devoir me contenir plus que de raison.

    De manière générale, si l’on me fout la paix, je suis assez calme, je reste dans mon coin à faire ce qui m’intéresse ni plus ni moins. Je suis assez indifférente aux gens qui m’entourent et à ce qu’ils peuvent penser ou dire de moi. Je ne porte pas d’intérêt à ce genre de chose et ne laisse pas de telles futilités m’atteindre. Cela me permet de vivre bien mieux ma vie que si je donnais de l’importance à tous ces trucs à la con. Et heureusement qu’enfant déjà, j’avais déjà le bon sens d’en faire abstraction. Du coup, j’ai tendance à passer pour une nana hautaine, alors qu’il n’en est rien, du moins il ne me semble pas. Il est vrai que j’aime bien claquer le bec de ceux qui m’emmerdent avec leur comportement de « je sais tout, je connais tout, j’ai tout vécu » et que j’aime particulièrement avoir raison ainsi qu’avoir le dernier mot, mais.. de là à être hautaine, je ne sais pas.

    Cette image de personne froide et sans cœur n’est pas pour me déplaire, elle impose une distance entre les autres et moi même et m’empêche ainsi d’être confrontée, tant à la lourdeur des uns, qu’à la déception du départ des autres. Pour bon nombre je suis une jeune femme égoïste, qui ne s’intéresse à personne d’autre qu’elle, pour un paquet d’autres gens, je représente la petite orpheline torturée et malheureuse jusqu’au plus profond de ses entrailles. Les jugements vont bon train, chacun se fait sa petite opinion sur ma personne, tandis que moi je n’aspire qu’à poursuivre mon chemin.

    Et dans quelle direction ? Je l’ignore, à vrai dire, il y a beaucoup de point que je soulève de temps à autres qui me laissent un peu perplexe. Je ne sais pas vraiment de quoi j’ai envie pour l’avenir, je sais que ma vie sera normalement longue, mais j’ignore ce que je veux véritablement en faire. Quel est le but à atteindre, les rêves à réaliser ? Je ne sais pas non plus ce dont j’ai besoin, à mes yeux, j’ai toujours été seule maître de tout ce qu’il s’est produit dans ma vie, j’ai toujours pris les décisions moi même, j’ai toujours tout porté sur mes épaules. Je n’ai jamais eu besoin de qui que ce soit au cours de mon existence et je n’ai nul besoin de peuplé mon quotidien de rencontres éphémères. Sans doute pour cela d’ailleurs que je n’approche pas non plus les hommes, même par envie de chaleur humaine. Je préfère ne pas sentir de main sur mon corps si c’est pour qu’elles quittent définitivement ma peau dès le lendemain matin.

    Ma petite vie me convient, je n’ai nul besoin de bouleversement dans celle-ci pour la rendre plus compliquée qu’elle ne l’est ou a pu l’être par le passé.


    x Dîtes nous en plus sur ses compétences personnelles : Réponse ici (décrivez ici votre pouvoir ou les compétences générales de votre perso. Ex : La musique, le combat, les langues qu'ils maîtrisent etc)

    x Exprimez nous son point de vue concernant la dernière guerre : Rien a carrer. Les guerres et les chasses aux sorcières bourrées d'injustice, c'est pas son truc. Elle n'irait pas jusqu'à laisser quelqu'un crever sous ses yeux, pour autant, elle préfère se tenir éloignée des emmerdes. Et des gens, accessoirement.
    mon histoire
    On ne prend pleinement conscience de l'impact que peut avoir une avoir famille sur une personne seulement lorsque l'on comprend que selon l'endroit où l'on atterrit à la naissance, une personnalité se forgera d'une manière bien différente. Je n'ai sans doute pas eu de chance, ou bien peut être que j'en ai plus que certains autres, je ne saurais probablement jamais en mesure d'apporter une réponse définitive à cette question. Cependant, dès le départ tout a semblé se jouer en ma défaveur. Issue d'un accouchement sous X, je suis restée quelques temps à l'hôpital, sans que l'on sache vraiment quoi faire. J'aurais pu être adoptée, étant toute jeune, j'avais bien plus de chance que n'importe quel enfant d'attirer l'attention de parents désirant fonder une famille. Seulement le sort ne m'était pas favorable, j'étais un nourrisson fragile, dont la santé laissait à désirer. Les médecins mirent du temps à mettre le doigt sur le problème mais finalement, le verdict ne tarda pas à tomber. Je souffrais d'insuffisance rénale sévère et sans doute que je devrais subir des dialyses tout au long de ma vie. Aucun couple désirant être heureux avec un petit bout à voir grandir ne se résoudrait à me ramener et à m'élever dans ces conditions. Pourtant à cette époque, j'étais bien plus mignonne qu'aujourd'hui.

    Comme ma santé ne me permettait pas de quitter les lieux, je passais les trois premières années de ma vie au sein du service pédiatrique de l'hôpital. Lorsque j'en sortis enfin, ce fut pour être placée en orphelinat, où l'on espérait pour moi que je trouverais une famille aimante. Mais comme toujours, il y a un mais. Les enfants en bas âge ne peinent pas à trouver preneurs, parce qu'ils sont mignons, ont tout à apprendre et ne demandent qu'à être élever par deux âmes généreuses amoureuses l'une de l'autre. Faire bonne impression n'est pas bien difficile, se contenter de sourire et de déborder de joie ou d'énergie est simple pour un enfant et fait toujours craquer les adultes. Seulement voilà, de mon côté, j’étais moins avenante que les autres. Je restais dans mon coin, silencieuse et je n’allais pas jouer avec les autres enfants. Ça avait le don d’intriguer les futurs parents les plus curieux, mais ils abandonnaient bien vite en voyant que je ne disais pas un mot et que je n’adressais aucun sourire.

    Je crois bien que ce fut l’école qui me sauva d’un ennui mortel. A vrai dire, il n’y avait rien de passionnant à rester le cul vissé quelque part, sans rien faire. Alors apprendre à écrire, à lire, à compter, à découvrir le monde, ça c’était quelque chose qui me permettait de ne pas tourner facilement en rond. Je crois bien que les autres gosses ne m’aimaient pas vraiment, ça devait sans doute être parce que je ne venais pas vers eux. Sans doute aussi que c’était réciproque, parce qu’ils m’ennuyaient avec leur jeux stupides et l’espoir qui brillait dans leur yeux lorsque les jours de visites arrivaient. Ils s’armaient de sourires, d’affection et tentaient d’amadouer les adultes pour se faire adopter. Grandir dans cet environnement ne m’aida pas vraiment, les enfants peuvent être cruels face aux individus qui se démarquent par leur différence. Les rumeurs circulaient mais me laissaient aussi indifférentes que les surnoms que l’on me donnait. Heureusement pour moi, rien de tout cela ne m’atteignait, cependant je crois que mon cerveau en a retenu que les gens ne sont jamais aussi bons qu’ils semblent l’être. Et qu’il est facile de se sentir tout puissant lorsque l’on méprise les autres. S’ils me méprisaient pour ce que j’étais, je pouvais les mépriser en retour pour leur manque d’ouverture et de tolérance. Mais j’étais trop jeune pour comprendre que je pouvais me le permettre. J’avais beau paraître quelque peu hautaine, de part mon mutisme et mon désir de ne pas me mêler aux autres, mais j’étais simplement une mioche solitaire. Et ça n’a pas beaucoup changé, on dirait.

    L’année de mes dix ans arriva bien plus vite que je ne l’aurais imaginé et avec elle, son lot d’emmerdes. La plupart des enfants avaient quitté l’établissement, ils avaient trouvé cette fameuse famille qui les chérirait. Mais si beaucoup avaient trouvé le bonheur, l’un d’entre eux avait été ramené à l’orphelinat parce qu’il ne s’entendait finalement pas avec ses frères et sœurs adoptifs. Cela l’avait rendu plus froid, plus cinglant et j’étais la cible idéale pour extérioriser la douleur qui se manifestait surtout par un besoin de provoquer l’autre et d’engendrer ainsi des bagarres plus qu’inutiles. Il pensait taper là où cela ferait mal, en évoquant une famille imaginaire que je n’aurais jamais. Mais il se trompait, je me contentais de l’ignorer chaque fois qu’il l’ouvrait. Mais un jour, je ne sais pour quelle raison, je décidais de répondre. Une chose toute simple qui compliqua absolument tout. « Je n’ai peut être pas trouvé de famille, mais moi je n’ai été rejeté qu’une seule fois. Tu as trouvé ta famille, génial. Où est-elle, maintenant ? » Et cela n’avait pas manqué, il s’était jeté sur moi et nous nous étions roulés par terre, à nous griffer le visage et nous tirer les cheveux comme deux gamins de 10 ans qui ne s’aimaient pas. Au final, je lui avais collé mon poing au visage, plus par maladresse que par désir profond de l’atteindre et pourtant, j’avais cogné son nez si fort qu’il s’était mis à saigner. Devinez qui avait été punie ? Il faut croire que la justice n’est pas le mot d’ordre dans toutes les situations.

    A partir de ce jour là, je dormis de plus en plus mal. Mes nuits étaient agitées, je me réveillais parfois en sueur dans mon lit, à une heure des plus tardives. Mon cœur battait alors la chamade et mes poumons me brûlaient comme si je venais de faire le tour d’un terrain entier de football en courant. Ce n’était pas tout, mon corps commença à changer, à se développer bien plus rapidement que les autres filles de mon âge. Et avec ça, des douleurs musculaires qui m’envoyaient parfois à l’infirmerie. « Tu grandis, Masha, c’est tout. Certes un peu plus vite que la normale mais ce n’est pas grave du tout, ça arrive. » La barrière entre moi et les autres orphelins se dressa un peu plus haut encore, à mesure que le temps passait. Quelques mois de plus m’assurèrent qu’il y avait décidément quelque chose qui clochait chez moi. Et particulièrement au niveau émotionnel. J’avais l’impression que tout se détraquait à mesure que les jours filait et que je n’avais plus réellement de contrôle sur ma gestion des émotions qui me tiraillait. Tout était amplifié, tout était plus vif et plus compliqué. La moindre petite contrariété m’irritait anormalement, je m’agaçais si vite que mes propos se faisaient secs et tranchants comme la lame d’une épée. D’une enfant jusque là plutôt calme et très renfermée, j’étais devenue une pré-adolescente impulsive, au sang si chaud que ma capacité à me contenir ne tenait toujours qu’à un fil. Alors les garçons de mon âge qui me titillaient ou les nanas un peu trop jalouses ou emmerdantes à mon goût, je les envoyais rapidement bouler. Mais à force de toujours puiser dans le fond de patience qu’il me restait, j’en atteignais le fond. Et c’est là que je commençais un peu les conneries. Je ne répliquais plus par les mots mais par des gestes qui, au départ, n’étaient rien d’autre que de faibles bousculades. Puis je me mis à user à de mes poings plus fréquemment, si bien que j’étais continuellement punie. Et que cela ne faisait qu’empirer la situation. J’étais une boule de nerf qui ne parvenait pas à se détendre. Alors l’orphelinat décida de m’envoyer en foyer pour mineur afin que j’y sois d’avantage disciplinée.

    Changer d’environnement du jour au lendemain ne m’apporta rien de bon. Je ne connaissais personne et je repris ma vieille habitude, m’isolant de tous et me plongeant dans le silence qui me paraissait bien plus agréable. Du haut de mes 11 ans, je semblais bien plus avoisiner les 14 et au final, les filles furent plus impitoyables qu’à l’orphelinat. Mais lorsque je les regardais avec une indifférence presque provocatrice, elles enrageaient et se vengeaient à leur manière. Voler ma serviette et mes fringues alors que j’étais sous la douche était sans doute un moyen hilarant de les satisfaire. Ainsi que raconter à des garçons que j’étais une véritable perverse qui voulait tout essayer avant même d’être une femme. Aussi ridicule que cela puisse être, ces propos rapportées par des jeunes filles sortant à peine de l’enfance, étaient pris au sérieux. Des garçons défilaient pour me demander d’avouer la vérité et à force de les ignorer, j’imagine que cela les poussait à tenter d’obtenir des réponses autrement. Étonnamment, je retrouvais bien vite ma colère enfouie et la violence qui allait avec. Si les garçons s’en tiraient généralement avec un coup de genoux dans l’abdomen, les filles ne s’en tirèrent pas aussi bien. Je dois dire que j’attendis le moment idéal. L’heure de la douche. Je piquais les serviettes de ces abruties de gamines et attendis patiemment qu’elles s’en rendent compte, un sourire en coin, appuyée contre un piliers en béton à observer les regards noirs qu’elles me jetaient. L’une d’elle s’était approchée un peu trop près et m’avait giflé. A ce moment là, sans que je ne puisse l’expliquer, la rage avait emporté tout le bon sens et la raison qui m’habitait, le sang battait contre mes tempes, la chaleur de mon corps semblait s’apparenter à une sorte de fièvre et je vis immédiatement la lueur changer dans les iris de celle qui me faisait face. Elle n’était plus en colère mais elle avait peur. Et à juste titre. Parce que je m’emparais de ses cheveux trempés pour lui cogner le front avec force dans le pilier qui me soutenait la seconde d’avant. Un sentiment de satisfaction m’apaisa quelques instants. Mais ce ne fut pas suffisant pour me calmer totalement. Fonçant sous les douches, je me jetais sur la blondinette du groupe et la poussait dans les douches, la regardant trébucher avant de lui coller mon pied dans le ventre. Quant à la dernière, terrifiée et plaquée contre la paroi en mosaïque, celle qui complétait ce trio détestable, je serrais son poignet entre mes mains, si fort que j’en entendis l’os craquer. Elle hurla de douleur et nos éducateurs ne tardèrent pas à débarquer.

    Il est évident que je fus punie. Et sévèrement qui plus est, j’avais interdiction de me rendre à l’extérieur avec les autres, je restais enfermée entre les murs de l’établissement et je suivais les cours dans la salle d’étude. Mais plus j’étais privée de l’extérieur, plus je devenais folle et plus la rage m’envahissait. J’ignorais comment canaliser mes pulsions et pire encore, j’ignorais ce qui m’arrivait. Et comme un problème en entraînait toujours un autre, je fis une rechute incroyable à cause de mes reins. Les dialyses ne suffisaient plus, il me fallait une greffe au plus vite. 2 mois passèrent dans la souffrance et le calme, à vrai dire, je ne bougeais presque plus, ne sortais plus, ne mangeait quasiment plus. Et puis la nouvelle tomba, j’allais être opérée. Je reçus donc un rein qui me sauva clairement la vie et après un temps de convalescence suffisant pour récupérer, je fus autorisée à ressortir pour profiter du soleil que je n’avais que très peu vu ces derniers temps.

    Mais très vite, les choses reprirent leur cours et finalement, une nuit, tout m’échappa littéralement. Je venais d’avoir 12 ans seulement et pourtant, mon corps changea encore. Mais ce ne fut pas la largeur de mes hanches qui pris un centimètre de plus, ni ma poitrine dont le volume augmenta, non. Mes os craquèrent, couvrant presque mes propres gémissements de douleur, le souffle coupé, je ne saisissais rien de ce qu’il se passait. Je crus même perdre de connaissance mais il n’en était rien, tout était trop vif pour que je sombre. Je vis mes ongles s’allonger et durcir jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que griffes, tandis que mes membres se raccourcissaient légèrement et qu’une queue ornait à présent mon postérieur. Les poils couvraient mon corps, mais je ne fus bientôt plus consciente de ce qu’il se passait. Dans des grognements sourds, je me ruais sans le savoir vers l’extérieur du bâtiment, courant à perdre haleine sous le ciel étoilé et la pleine lune, maîtresse de cette nuit si étrange. J’ignore ce qu’il s’est passé ensuite, mais je m’éveillais complètement nue dans une étroite ruelle de la ville, couverte de terre, de poussière et de sang séché. Peut être le mien ? Je ne voyais nulle blessure orner ma peau pourtant. J’ignorais où je me trouvais, j’avais beau être née dans cette ville, je ne la connaissais qu’à travers mes rares sorties accompagnées par les éducateurs. Genoux repliées contre ma poitrine, je restais plantée là des heures durant, dissimulée derrière des poubelles et des cagettes de bois pourries. Et malgré ça, on parvint à me mettre la main dessus.

    A vrai dire, ça n’a pas mal tourné comme l’on aurait pu le croire, au contraire. Il s’avère que c’est un éducateur du foyer qui m’avait trouvé. Après s’être accroupit à ma hauteur et m’avoir enveloppé dans sa veste il avait simplement posé sa main sur le sommet de mon crâne. J’avais chassé cette marque de gentillesse du revers de la main en fronçant les sourcils tandis qu’il esquissait un sourire. Visiblement, ma véhémence ne semblait pas l’embêter. Pendant quelques minutes, il était resté tout aussi silencieux que moi avant de me proposer de rentrer. Selon lui, j’avais besoin de manger, de prendre une douche et de repos. Si je le suivis jusqu’à la cafétéria pour me remplir l’estomac, je ne fis pas un pas de plus à sa suite, sans savoir de quelle manière il m’avait retrouvé. Et enfin, on se décida à m’expliquer les choses, enfin toute la lumière sembla anéantir les zones d’ombres qui me hantaient. Enfin, sur le moment c’est ce que je pensais. Il savait ce que j’étais et il me l’avait révélé. Et s’il était aussi calé sur le sujet, c’est parce qu’il m’était en tous points semblable. Visiblement nous appartenions à la même espèce et il le savait depuis le début. Si toutes ces révélations auraient dû me réjouir, savoir que j’aurais pu bénéficier de cette explication plus tôt m’agaça et je le plantais là pour mieux foncer sous la douche, dont j’avais grandement besoin.

    Chaque mois, chaque nuit un peu particulière pour nous, il venait me chercher dans ma chambre avant que la lune ne soit totalement levée et il m’emmenait en voiture dans un lieu qu’il squattait spécialement ces soirs là. La première fois que je m’y rendis, les chaînes qui s’y trouvaient manquèrent de me faire faire demi-tour. Mais il m’assura qu’elles étaient nécessaires pour éviter de faire du mal aux autres comme à soi même. Pendant 3 ans, ce fut la même routine. Je suivais les cours, apprenaient à gérer mieux la colère qui bouillonnait en moi et tentais de vivre les transformations le mieux possible. Âgée de 15 ans, il en avait à présent 23 et je le voyais comme une sorte de guide, mais j’étais presque certaine qu’il ne me voyait pas comme une élève à qui il fallait enseigner la vie de lycanthrope. Et un soir je voulu vérifier si ce que je sentais était vrai. Il m’avait bien expliqué que les sentiments étaient décuplées, pour nous. Tout était plus intense, surtout ce genre de chose. Cet étrange mélange d’affection et de quelque chose de plus profond, quelque chose qui était à l’opposé de ce qui était bon pour moi. Mais cela importait peu à l’époque. Et j’avais décidé de me faufiler dans son bureau alors que je l’y savais seul. Ce n’était pas la pleine lune, nous le savions tous les deux et lorsque je fermais la porte de l’intérieur, sans doute qu’il compris ce que je faisais ou plutôt m’apprêtais à faire. J’avais contourné son bureau pour me planter face à lui et alors qu’il était toujours immobile, je m’étais installée sur ses genoux et avait passé une jambe de chaque côté de sa taille. S’il n’avait d’abord pas réagit, il ne m’avait pas non plus repoussé. Et les choses se compliquèrent bien d’avantage lorsque ses lèvres rencontrèrent les miennes. Impossible de faire machine arrière, nous étions lancés dans quelque chose qui n’avait pas lieu d’être. Et plutôt que d’y mettre un terme, nous foncions tout droit vers le mur qui nous tendait les bras. Il fut ma première expérience et elle fut mémorable. En tous cas elle compta pour la toute jeune femme que j’étais.

    Cependant, comme je l’ai déjà dis, il y a toujours un mais. Et cette fois il fut plus dur à accepter que les autres. Car mon éducateur décida de plier bagage. Je tentais bien de demander des explications mais il se contentait de dire qu’on avait fait une connerie et qu’il était mieux que les choses se passent ainsi, pour lui comme pour moi mais surtout pour moi. Je compris bien plus tard qu’il avait sans doute raison. Ce n’était rien de plus qu’une déformation de l’affection que je lui portais. Je n’avais ni père, ni frère, ni véritable ami. Il avait comblé tous mes besoins, répondu à nombreuses de mes questions, il n’était qu’une sorte de mirage sentimental et ne représentait rien de plus qu’une erreur de jugement personnel, lié à mon inexpérience et à ma jeunesse. Mais pendant les premières semaines qui suivirent son départ, je replongeais littéralement dans cette colère qui finalement me faisait du bien. Je la laissais reprendre ses droits, je la laissais contrôler mes paroles et mes actes, lui autorisait à reprendre le contrôle et lui abandonnait totalement les commandes. J’enchaînais les erreurs, les conneries, les bagarres à répétition, à un point tel que je n’étais plus qu’une âme errante cherchant continuellement le conflit. Seulement à force de coller son poing dans la gueule des gens, il arrive un moment où les conséquences nous échappent. Et l’un des garçons du foyer dû être emmené à l’hôpital après une énième bagarre que j’avais orchestré. Ce fut le point de non retour.

    On me demande de changer et au plus vite. Je risquais de m’attirer des tonnes d’ennuis et pire encore, à leurs yeux du moins, je ne pourrais jamais être accueillie par une famille. Personne ne voudrait d’une gamine aussi intenable et violente. Ils me proposèrent des tas de choses, des tas d’activités différentes. Je n’étais pas mauvaise en dessin ou en peinture, pas mauvaise non plus en musique, particulièrement avec un violon dans les mains, mais rien de tout cela ne me passionnait. J’atteins mes 16 années et je semblais de plus en plus perdue au fur et à mesure que l’on tentait de m’intégrer aux autres. Ateliers d’écritures, de lectures, danse, j’avais essayé la plupart des clubs qu’ils me proposaient et je voyais le champ des possibles se réduire encore et encore, si bien que je peinais à croire que je trouverais quelque chose qui me permettrait de ne pas couler. Je faisais partie des plus âgées à présent, dans deux ans je n’aurais plus ma place au sein de ce foyer et il était hors de question que je me retrouve à la rue, jusqu’à être déplacée dans un foyer pour femme. Je ne voyais plus vivre de la sorte. Étant donné que j’approchais lentement de la majorité, j’avais le droit à plus de liberté, plus de sorties en ville et j’en profitais autant que je le pouvais. C’est un peu par hasard que j’atterris dans une salle de sport, après avoir aperçu une affiche dans la rue qui en vantait la soirée d’inauguration. Je crois que depuis ce jour, dès lors que je sortais, je m’y rendais systématiquement. J’y avais rencontré une femme qui m’avait tout de suite cerné. Et elle m’avait proposé ce qui serait le plus à même de m’aider. C’est donc de cette manière que je commençais la boxe et j’étais plutôt douée dans ce domaine, il fallait croire puisque rapidement, on me proposa de participer à des combats lucratifs. J’ignorais si cela était bien légal, d’autant que je n’avais pas encore 17 ans, mais au vu des sommes en jeu et de l’argent que j’avais besoin de mettre de côté, je ne tardais pas à accepter. Je faisais en sorte de me libérer les soirs où je devais monter sur le ring et je filais en vitesse pour rentrer au foyer une fois le combat terminé.

    Mais les choses s’envenimèrent et de fil en aiguille, je me retrouvais de nouveau dans la merde. Mais cette fois, cela dégénéra bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. Mon adversaire se retrouva à l’hôpital suite à un coup que je lui avais porté. S’il n’y avait que ça, ce ne serait pas le pire, après tout les combats de boxe sont réputés pour leur violence. En revanche, il s’avéra qu’elle consommait une toute nouvelle drogue sur le marché et que, bien qu’elle s’en soit sortie, elle aurait pu y passer à cause de moi. Hormis pour ma conscience, à ce stade là, il n’y avait rien de dramatique. Et pourtant ce fut que le début des emmerdements. Car le manager de la nana que j’avais amoché m’accusa soudain d’être la fournisseuse de cam de la nana que j’avais vaincu. Abasourdie, sans aucune preuve de mon innocence et avec un mobile à plusieurs zéros, je fus rapidement foutue en cage. Et littéralement. En fait je déménageais d’un foyer pour mineurs à une taule pour mineurs. C’était un peu moins confort et nettement plus compliqué à gérer. La bas, les gens étaient tous un peu comme moi, sur la défensive, la haine coulant littéralement dans leur veine.

    Ma peine fut étirée à 3 ans et lorsque j’atteins mes 18 ans, je fus déplacée dans une prison pour femmes. Le quotidien était pénible mais ce qui l’était encore plus c’était de devoir commettre des erreurs ou provoquer des bagarres de nouveau, avant chaque pleine lune, afin d’être conduite en cellule d’isolement. Ainsi, je pouvais muter autant que je le voulais, la porte blindée m’empêchait de blesser qui que ce soit. Je manquais plus d’une fois une rallonge de peine, mais lorsqu’enfin je sortis, je disposais d’assez de thune pour trouver un logement à Bywater. Sortir de prison est peut être synonyme de retrouvailles avec la liberté, mais ça me livrait surtout au monde réel et à moi même. Et la réalité n’était pas plus simple qu’un passage de quelques années en prison. Il fallait trouver du travail et je n’avais aucune expérience. Il fallait payer un loyer mais je n’avais pas de boulot. Il fallait vivre quelque part mais je n’avais bientôt plus assez pour ne pas être foutu à la porte de mon tout nouvel appart. Plusieurs fois, je me confrontais à un choix facile à faire, celui d’agir comme tout le monde, d’aller sur les trottoirs le soir et de vendre ce dont je disposais encore le mieux, mon corps. Ou traîner dans les petites ruelles pour fournir à ceux qui tremblaient d’impatience en attendant la prochaine dose. Pourtant je ne pouvais pas m’y résoudre. Je cherchais des p’tits jobs, même mal payés, je me foutais de ce que ça pouvait être, je voulais seulement pouvoir m’en sortir chaque mois. Finalement je trouvais un poste de serveuse dans un restaurant japonais. Et c’est là que j’appris à mieux connaître l’art du combat au sabre et au katana. Et c’est quelque chose qui m’attira immédiatement. Je n’avais pas eu la force de me remettre à la boxe mais je voyais là une opportunité de me battre de nouveau, de me défouler comme autrefois. Je m’inscris dans un dojo en ville qui me fut conseillé par un des cuisiniers du restaurant qui avait l’habitude de s’y rendre et j’y trouvais un maître qui accepta de m’enseigner le maniement de ces deux lames. Depuis, je m’y rends presque tous les jours. J’ai également ajouté à ma routine des footings deux fois par jour, afin de calmer mes nerfs trop souvent mis à rude épreuve. Et puis j’ai également recueilli un chien, un adorable berger australien laissé à l'abandon, qui me suit désormais en promenade et m’empêche de ruminer lorsque je me retrouve entre les murs de mon logement.

    Malgré tout ça, il manque toujours quelque chose à ma vie. Je ne saurais pas encore dire quoi avec exactitude, mais je ne me sens pas complète, comme si une pièce du puzzle s’était perdue quelque part, en cours de route.
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